La Promenade du Matz
La métaphore halieutique n’est pas de simple poésie, mais se veut la remémoration des heures passées sur les pontons aux bords de l’Aisne ou de la Vielle Oise à taquiner goujon et autre blanchaille.
La bourriche anglaise se remplit sans trop de difficulté. Petits poissons juste estourbis, aussitôt plongés dans la bière, farinés et hop ! Dans le bain bouillonnant d’une friture, bouchées savoureuses casquées d’or, poudrées de sel. Déposées illico, sur une serviette d’un blanc immaculé, empesée et craquante, où les citrons en quartiers et le persil plat abondant et si parfumé leur font cortège.
Vu l’état de pollution de la plupart des rivières de France, cette simplicité, aujourd’hui, c’est une rareté, ou presque. Et ce délice, craquant - bel et bien d’un autre âge.
La pêche à la ligne, mais c’est bien plus - un art - fut une passion familiale, seul héritage jamais en déshérence, aux côtés d’un grand-père qui pourfendra d’arrache-pied les industriels pollueurs. (Extrait de La Promenade au Matz)